Permettez-moi de vous parler d’une fleur dans mon jardin, une fleur qui est sincèrement amoureuse de l’être que je suis. Tout bon jardinier vous dira qu’il faut parler aux plantes, car elles nous entendent. Elles perçoivent nos intentions, captent nos vibrations…
Le monde végétal s’exprime depuis le plan vital, aussi appelé plan émotionnel. Nous possédons tous la capacité de nous connecter à ce niveau, une faculté qui demande à être éveillée et cultivée. Comme l’apprentissage d’un instrument de musique, cette capacité demande temps et dévouement pour s’épanouir pleinement. Ce dialogue avec les plantes, bien que différent de nos échanges humains, est une communication depuis le cœur avec l’esprit vital de la plante.
Cette fleur, c’est celle que vous voyez sur la photo ci-jointe. Comme vous pouvez le voir, elle s’est quelque peu fanée, car le cycle de vie d’une fleur est très court à notre échelle de temps, mais son énergie d’amour reste vibrante et présente.
Dans mon jardin, elle est accompagnée d’autres fleurs, et toutes ces plantes expriment leur joie de vivre dans mon jardin. Mais celle-ci m’envoie un amour tel qu’il m’est impossible de passer à côté sans le remarquer. Décrire ce phénomène d’amour lumineux et divin est une tâche ardue, car les mots sont souvent insuffisants pour capturer l’essence de cette expérience.
Imaginez un groupe d’enfants, chacun rayonnant de joie, évoluant dans un univers de bonheur et de jeux innocents. Au milieu d’eux, un enfant attire votre regard, investissant toute son énergie pour capter votre attention. Vous ressentez alors un amour particulier émanant de lui, un amour pur et inconditionnel.
Tel un enfant retrouvant son père après une longue absence, son sourire éclatant vous touche au plus profond de votre être. Instinctivement, votre cœur répond à cet appel d’amour, vous enveloppant dans une étreinte chaleureuse, où votre amour s’unit au sien dans une fusion tendre et aimante.
Cette fleur, dans mon jardin, agit ainsi avec moi. Cependant, à la différence près, j’ai vécu en un laps de temps bien plus court son épanouissement initial, son éclosion juvénile. Aujourd’hui, elle se tient presque à l’aube de sa maturité, emplie d’une sagesse nouvelle. Son amour, autrefois celui d’une jeune fille, a mûri, s’est transformé en un amour profond et empreint de la reconnaissance des moments partagés et de notre complicité grandissante.
Cet amour innocent, offert sans attente en retour, accueille le vôtre avec une grâce divine. Un amour pur, non entaché par le mental, ce mental toujours en quête de quelque chose de plus, incapable de comprendre véritablement ce qu’est aimer. Car, aimer est un état d’être divin, un état que le mental ne peut saisir, parce qu’il ne sait qu’analyser, comprendre selon ses références passées ou transmises. Être et exprimer l’amour ne fait pas partie de ses fonctions.
Ce qui aime à travers nous, c’est le Divin incarné.
Je me désole lorsque je vois de belles âmes humaines, femmes délicieusement belles ou hommes merveilleux, prisonniers de leur mental, de leur ego, empêchant l’amour de leur âme divine de s’exprimer pleinement. L’amour devient alors conditionnel, rendant ces êtres si malheureux…
Si seulement nous pouvions laisser l’amour que nous sommes par essence s’exprimer librement, sans l’entacher de notre ego, quel monde merveilleux serait alors le nôtre, comme cette fleur amoureuse me l’a révélé.
Il est vrai que pour elle, c’est plus facile, car elle n’a pas de mental, tout comme les animaux. C’est pourquoi tant de personnes préfèrent la compagnie des animaux à celle des humains. Toutefois, notre mental fait partie d’un processus d’évolution divine encore inachevé, destiné à nous mener vers une nouvelle humanité. Une humanité qui exprimera plus profondément la sagesse et l’amour du Divin.
À mesure que nous évoluons, nous serons dotés d’une conscience supérieure, un « surmental » ou quelque chose de similaire, qui nous permettra de vivre notre connexion avec le Divin de manière indescriptible pour l’instant, tant que nous n’avons pas atteint cette évolution…
C’est ce que mon cœur, en communion avec cette fleur amoureuse de mon être, m’a également révélé.
Yannick Costechareyre