Dans l’étude des sociétés humaines, la question de la liberté individuelle et de l’harmonie collective a toujours été au centre des débats philosophiques et sociétaux. Si nous nous penchons sur certaines cultures traditionnelles, comme celle des Zo’é en Amazonie ou celle des Polynésiens avant l’arrivée des missionnaires, nous découvrons une vision du monde radicalement différente de celle imposée par les sociétés modernes. Ces sociétés, bien qu’éloignées géographiquement et culturellement, partagent une caractéristique profonde : la liberté des femmes dans leur vie amoureuse et sexuelle, ainsi que l’importance de l’éducation collective des enfants. Ces éléments résonnent étrangement avec les conceptions des êtres hautement évolués que décrit Neale Donald Walsch dans ses ouvrages. Pourtant, dans nos sociétés modernes, marquées par la division et la compétition, cet idéal d’harmonie communautaire et de liberté semble avoir été perdu.

La Liberté des Femmes : Une Autonomie du Corps et de l’Esprit

Dans la société des Zo’é, peuple indigène d’Amazonie, les femmes jouissent d’une grande liberté dans leurs choix relationnels. Contrairement aux cultures occidentales, où les femmes ont longtemps été soumises à des rôles familiaux rigides et à des attentes sociales strictes, les Zo’é permettent aux femmes de choisir librement leurs partenaires. Ce sont elles qui, souvent, décident avec qui elles veulent s’engager, qu’il s’agisse d’une relation monogame ou multiple. Leurs relations amoureuses ne sont pas figées dans un cadre unique ; elles sont fluides et respectent la volonté des individus, sans que la société ne condamne ou ne juge ces choix.

De manière similaire, Pierre Loti, dans Rarahu, décrit une Polynésie pré-chrétienne où les femmes avaient une grande autonomie sexuelle et affective. Les femmes polynésiennes, loin des contraintes imposées par la civilisation occidentale, pouvaient choisir leurs partenaires en fonction de leurs désirs et de leurs besoins, sans craindre les répercussions sociales négatives. Dans cette société, la liberté sexuelle et affective était intégrée dans le tissu social, et la polygamie était courante, particulièrement pour les élites, tout en restant acceptable pour la majorité de la population. L’idée de la possession exclusive d’un partenaire n’était pas présente de la même manière que dans les cultures européennes chrétiennes.

L’Absence de Jalousie : Une Approche de la Liberté Affectivo-Sexuelle

Une caractéristique marquante de ces sociétés traditionnelles est l’absence de jalousie dans les relations amoureuses. La jalousie, ce sentiment de possession et de crainte de perdre un partenaire, est généralement perçue comme une conséquence des structures sociales fondées sur la compétition et la hiérarchie. Chez les Zo’é, comme dans de nombreuses sociétés polynésiennes, la jalousie n’existait pas de manière aussi aiguë qu’elle peut l’être dans les sociétés modernes. Cela découle du fait que ces sociétés ne considéraient pas l’amour ou les relations comme un bien à posséder, mais comme un échange naturel et fluide entre individus libres. Les femmes avaient le pouvoir de choisir leurs partenaires sans crainte d’être jugées, et il n’y avait pas de norme sociale imposée concernant la monogamie ou la fidélité. Les relations étaient vécues de manière plus ouverte, et les femmes pouvaient choisir de vivre des expériences avec plusieurs hommes sans pour autant générer de conflits ou de tensions dans la communauté.

L’absence de jalousie se traduisait par une ambiance de respect mutuel et d’harmonie, où les individus se concentraient sur leurs relations affectives sans les prismes de possession et de compétition qui caractérisent souvent nos sociétés modernes. En cela, ces cultures pré-coloniales nous offrent un modèle d’amour non possessif, fondé sur la liberté individuelle, l’acceptation de l’autre et la confiance.

L’Harmonie de la Vie Communautaire et l’Éducation Collective des Enfants

L’une des caractéristiques fascinantes de ces deux sociétés est leur manière d’aborder l’éducation des enfants. Chez les Zo’é, comme chez les Polynésiens, l’éducation des enfants n’est pas l’affaire d’un seul parent, mais de toute la communauté. Les enfants grandissent au sein d’une collectivité soudée, où chacun a un rôle à jouer dans leur développement, qu’il s’agisse de nourrir, de protéger ou d’enseigner. Ce modèle d’éducation collective repose sur l’idée que l’enfant appartient à la communauté, et non à un seul couple ou à une seule famille nucléaire. Les enfants sont ainsi élevés dans un environnement d’amour et de soutien collectif, ce qui leur permet de développer une forte connexion avec leur entourage et la nature.

De la même manière, chez les Amérindiens, notamment dans certaines tribus, l’éducation des enfants était perçue comme un devoir communautaire. Les enfants n’étaient pas uniquement sous la responsabilité de leurs parents biologiques, mais de la tribu tout entière. Les aînés, les membres du groupe et les différents adultes avaient une part active dans leur éducation, leur transmettant non seulement des savoirs pratiques mais aussi des valeurs spirituelles et communautaires. Cela permettait aux enfants de se sentir profondément connectés à la collectivité et de développer des liens solides avec la nature et leurs semblables.

Neale Donald Walsch, dans ses écrits, évoque également cette idée de communauté comme fondement de l’harmonie humaine. Selon lui, une société hautement évoluée est une société où les individus sont connectés non seulement les uns aux autres, mais aussi à la nature et à l’univers tout entier. Dans une telle société, les enfants ne sont pas élevés dans un cadre de compétitions et de jugements, mais dans une atmosphère de coopération, d’amour et d’harmonie. Cela se reflète dans la manière dont ces enfants grandissent : entourés de l’amour et de l’attention de la communauté, ils apprennent à se voir comme faisant partie d’un tout plus grand, interconnecté et solidaire.

La Division pour Mieux Règner : Le Paradoxe de Nos Sociétés Modernes

Cependant, nos sociétés modernes semblent s’être éloignées de ces idéaux de liberté, de communauté et d’harmonie. Que ce soit dans les monarchies anciennes, dans les sociétés démocratiques modernes ou dans les institutions religieuses, un principe fondamental semble avoir gouverné l’évolution de nos sociétés : la division pour mieux régner. En scindant les individus en groupes concurrents, en instaurant des hiérarchies et des systèmes de pouvoir centralisés, nos sociétés ont cherché à maintenir un contrôle sur les masses, en limitant la solidarité et en imposant des divisions artificielles entre les individus.

Le modèle de la famille nucléaire, par exemple, est une structure qui a émergé progressivement en Occident avec l’avènement des sociétés capitalistes et des systèmes politiques centralisés. Ce modèle, où chaque famille est responsable de l’éducation de ses propres enfants, a éloigné les individus de la collectivité. La société moderne valorise l’indépendance, la réussite personnelle, et la compétition, souvent au détriment des valeurs de coopération, de partage et de solidarité. Les enfants grandissent souvent dans des structures familiales fragmentées, souvent sous la pression de réussir dans un monde compétitif, plutôt que dans une communauté cohésive et aimante.

Neale Donald Walsch, dans ses enseignements, décrit cette division comme l’un des grands obstacles à l’évolution spirituelle de l’humanité. Il affirme que l’être humain n’est pas fait pour vivre seul, mais pour vivre en communauté, connecté à ses semblables et à la nature. Dans ses visions, la société idéale est une société où les individus ne se battent pas pour des ressources ou des positions sociales, mais s’unissent pour œuvrer ensemble à la prospérité collective, en respectant les besoins de chacun. Il déplore le fait que nos sociétés modernes aient perdu cette vision collective de l’humanité, au profit d’un individualisme exacerbé.

Le Constat Amère : Vers une Réflexion sur l’Harmonie et la Liberté

Le constat est amer : les sociétés modernes, en particulier celles occidentales, ont tendance à créer des divisions et des hiérarchies qui engendrent l’inharmonie et la souffrance. Les valeurs d’indépendance, de compétition et de possession sont devenues dominantes, et la liberté véritable, dans le sens de la liberté d’être et d’aimer sans jugement, est de plus en plus difficile à atteindre. Paradoxalement, ces sociétés qui se considèrent comme les plus évoluées ont perdu le sens de la communauté et de la connexion profonde avec la nature et les autres.

Les sociétés traditionnelles comme celles des Zo’é ou des Polynésiens, qui vivaient en harmonie avec la nature et où l’éducation des enfants était une responsabilité partagée, offrent un modèle alternatif. Ce modèle nous invite à repenser notre manière de vivre ensemble, à redécouvrir la liberté dans nos relations et à revenir à une forme de vie plus communautaire et interconnectée. Dans un monde où l’individualisme et la division dominent, il semble urgent de retrouver ces valeurs essentielles d’harmonie, de liberté et de solidarité pour guérir les blessures de nos sociétés modernes et rétablir l’équilibre avec la nature.

L’humanité n’est qu’un seul être, interconnecté et uni dans sa diversité. L’évolution véritable de notre espèce passera par la prise de conscience collective de cette unité, de notre interdépendance et de la nécessité de vivre en harmonie avec nos semblables et avec la nature. Ce n’est qu’en surmontant la division, la compétition et l’isolement imposés par nos sociétés actuelles que nous pourrons bâtir un nouveau paradigme, fondé sur la coopération, l’amour et la solidarité. Un tel changement de conscience est essentiel pour permettre à l’humanité de s’élever, de se libérer des illusions de séparation et d’entrer dans une ère où l’harmonie, la liberté et la communion sont les fondements de notre existence commune.

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